L'EQUIPE du 29 Novembre 1999.



Par Philippe Bouin.

UNE MISE AU POING.

Pâle, le visage fermé, bouche cousue par un rictus, André Agassi a refusé le micro qui lui fut tendu sur le court après la finale. Pas moyen de la faire parler au terme de ce dernier Masters en Allemagne.
Mais que dire en effet? il est difficile de retrouver soudain la parole quand celle-ci vous a été interdite pendant une heure trois quart par votre rival historique. La dixième et ultime finale du Masters disputée en Allemagne venait en effet de tourner au camouflet pour le numéro 1 de l'année 1999. Successeur de son vainqueur au trône de numéro 1 après six ans de règne, il avait subi une véritable féssée de la main de son prédécesseur.
Arrivé à Hanovre pour "faire un test en vue de la saison prochaine", après une pause forcée de trois mois due à un disque vertébrale endommagé juste avant l'US Open, Pete Sampras a réussi hier à rappeler à tous les observateurs présents, à commencer par sa victime, qu'il restait le maitre du tennis sur surfaces rapides.
[...]
Cette victoire soulignait la supériorité de Sampras dans les "vrais" matches, tous gagnés par lui cette année au dépens de son compatriote sans lui laisser le moindre set.
Ce succès lui permet, incidemment de rejoindre Ivan Lendl au sommet du classement des vainqeurs du Masters avec cinq succès, tous obtenus après avoir subi une défaite dans les matches de poules, dont trois contre sa future victime de la finale. Voilà qui en dit long à la fois sur son talent et sur son gout pour la revanche.